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Après les quartiers de Conakry, les manifestations contre la crise d’eau et d’électricité ont gagné la semaine dernière le pays profond. Ce sont les populations de Kindia qui, le jeudi 9 octobre 2008, ont déferlé depuis la sous préfecture de Mambia, dans les rues, qu’elles vont barricader avant d’incendier de vieux pneus, pour crier toute leur rage contre l’obscurité, la pauvreté et ‘’la foutaise’’... dont elles se sentent victimes de la part des autorités, qui détournent sans gène, les fonds que la société Rusal verse pour le développement des communautés riveraines.

Tous les villages environnants de la cité minière de Débélé se sont donné rendez-vous ce jeudi 9 octobre 2008 à l’intersection de la nationale Conakry-Kindia-Débélé pour lancer un mouvement populaire qui s’est achevé à l’usine. Des centaines de femmes, adultes et surtout jeunes et moins jeunes ont marché comme un seul homme sur Débélé, pour dire leur ras-le-bol face à la crise d’eau et d’électricité qu’ils endurent depuis toujours et que cette industrie bauxitique n’a pu rien y faire depuis plus de 28 ans qu’elle est implantée dans la zone.

Criant des slogans hostiles aux autorités du pays, les populations de la sous-préfecture de Mambia se disent encore plus offusquées, quand elles apprennent que la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK) verse chaque année plusieurs centaines de millions de francs qui ont pris d’autres directions.

Dans leur colère, deux bus de transports des travailleurs de la CBK ont été brûlés, un taxi et de nombreux autres véhicules endommagés par les manifestants devenus intenables.

Les autorités pour endiguer la vague contestaire y dépêchent des forces de l’ordre en nombre. Elles s’y déploient rapidement pour réprimer dans le sang, les manifestants. Des balles réelles sont tirées faisant sur le coup 2 morts et de nombreux blessés dont certains grièvement. Certaines sources ont rapporté que les manifestations se sont poursuivies même dans la matinée du vendredi 10 octobre 2008. Un cinquantenaire dans le sang, avec des militaires à la gachette facile et des politiques qui tentent de minorer le nombre des victimes.

Quoi qu’il en soit ces manifestations répétées témoignent d’un malaise profond que le gouvernement a tout intérêt à connaitre et non à étouffer.


Maick Fernandez pour GuineeConakry.info

Tag(s) : #Criminalité
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