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Dans la journée du jeudi, 9 octobre, une manifestation violente a été réprimée par les forces de l’ordre, dans la localité de Mambiah, région administrative de Kindia, près de 150 km de Conakry.

Selon le correspondant régional de l’agence guinéenne de presse que nous avons contacté par téléphone ce matin, le bilan fait état de trois morts, 4 blessés du côté des militaires, et 8 blessés du côté des populations civiles.

Selon toujours Monsieur Soumaré Abdoulaye, correspondant de l’AGP dans la région, tout a commencé avec des protestations contre la société qui exploite les mines de bauxite de Ndébélé depuis des années. Et les populations de la sous-préfecture de Mambiah accusent la société CBK (Compagnie de Bauxite de Kindia) qui ne s’implique pas largement dans le développement de Mambia et environs.

Ainsi, pour montrer leur mécontentement face à cette société, les populations se sont armées de fusils, d’armes blanches, des gourdins et de bâtons pour empêcher tout accès dans la carrière de Ndébélé. Face à cette attitude, les autorités régionales de Kindia, auraient envoyé des militaires, notamment des bérets rouges pour disperser les manifestants. Ce qui a tourné en affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Aux dernières nouvelles, une dizaine de personnes arrêtées sont encore détenues à la prison civile de Kindia, où elles attendent d’être traduites devant une juridiction de la place.

Quant aux victimes de cet affrontement, les corps seraient encore gardés pour que des enquêtes puissent déterminer réellement entre les civiles et les militaires qui aurait tiré sur l’autre.

Du coté des blessés graves ou légers, ils subissent des traitements dans les structures sanitaires de la région, et certains sont dans un état très critique, au dire des témoignages.

A rappeler que ces genres de soulèvements contre les sociétés qui exploitent les mines en Guinée, ne sont pas rares. De Kindia, à N’Zérékoré, en passant par Dinguiraye, Siguiri, Kérouané ou Beyla, les populations manifestent souvent leur ras-le-bol, vis-à-vis des grandes sociétés qui exploitent leurs richesses sans aucun impact sur leurs conditions de vie.

Dans les régions où ces sociétés sont implantées, la pauvreté s’aggrave au jour le jour. Aucune assistance n’est accordée à la population. Pendant ce temps, les cadres sont entrain de tirer profit de ces sociétés à Conakry en bénéficiant des privilèges accordés ça et là.

Lansana A. Camara
Correspondant de www.nlsguinee.com à Conakry
Pour www.nlsguinee.com 
11.10.2008

Tag(s) : #Criminalité
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