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Après la série de décrets contradictoires qui ont éclaboussé la présidence,Jean Marie Doré de l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG) apporte son soutien au chef de l'Etat. Dans cette interview, il parle de la situation socio-politique qui prévaut actuellement dans le pays...

L’indépendant : Que vous inspirent les séries de décrets enregistrés entre le 1er et le 4 août 2008 ?

Jean Marie Doré : Tout cela est tributaire de l’état de santé du président de la République. Je le regrette profondément pour notre pays. Tout Guinéen qui s’aime devrait souhaiter que le président Conté recouvre sa santé et s’il ne la récupère pas maintenant, il est souhaitable qu’autour de lui, il y ait des patriotes qui ne profitent pas de l’état de santé du président pour commettre des actes qui nuisent au prestige de la Guinée. Cela est un jugement constant, je déplore ce qui est arrivé et je souhaite que cela ne se répète pas.

Comment se porte l’UPG à l’approche des législatives prochaines ?

L’UPG est un parti puissant qui est organisé sur l’ensemble du territoire national et qui va à la conquête de l’électorat. C’est tout le travail que l’on peut faire. Nous sommes en train de renouveler nos structures pour les rendre aptes à faire face à toutes les difficultés du processus électoral. Parce que tout processus électoral pose des questions qu’il incombe au parti de remplir, par la conviction, par la clarté des projets de société et notre projet de société est clair. De Boké à Mandiana, de Yomou à Tougué, l’UPG est sur le terrain. En ce qui concerne des alliances, nous sommes en train de voir ceux qui ont les mêmes visions pour la Guinée que nous, et bien, nous les approchons pour qu’ensemble, nous puissions sortir le pays de son sous-développement chronique.

Quelle différence faites-vous entre le gouvernement Kouyaté et celui de Souaré ?

Vous savez, le gouvernement de Kouyaté est venu avec des chances qu’aucun gouvernement n’a eues depuis l’indépendance. Mais Monsieur Kouyaté a géré, si le mot géré a un sens en marge des réalités sur le terrain. Et ce n’est pas la faute de la part des partis politiques qu’il a visités à leur siège, de lui avoir dit ce qu’il convenait de faire dans la circonstance pour réussir au moins à 90%. Je regrette profondément qu’il n’ait pas tenu compte de ça. Deuxièmement, son comportement vis-à-vis des autres gouvernements étrangers nous a profondément choqués. C’est vrai que la Guinée a beaucoup de problèmes aujourd’hui. Mais cela n’autorise pas un homme d’Etat à mettre le pays dans une position de mendicité permanente. Le fait d’aller emprunter des avions à Eyadema, dans le petit Togo, aller flatter bassement Kadhafi, a fini par nous indisposer. Et puis la Guinée était financièrement à genoux. Quand on a en charge de gérer un pays qui est à genoux, on ne se permet pas de faire des dépenses dispendieuses.

Je dis ça pour mettre en évidence ce qui me parait être la différence. Quant à Souaré, il a un acquis, celui de connaître parfaitement l’administration guinéenne, de n’avoir pas avoir été ailleurs qu’en Guinée depuis sa sortie de l’université. Donc, collant à cette réalité qu’il connaît, mais ne disposant pas des mêmes chances que Kouyaté avait. Kouyaté est venu avec l’ouverture du portefeuille de l’Etranger, mais il a géré à contre sens cette ouverture du portefeuille de l’Etranger. Son départ a créé une situation qui n’est pas favorable à ses successeurs. Souaré tenant compte de ça, colle au possible les faits. Il est parti à une manifestation de grande importance au planétaire, les Jeux olympiques dans un avion de ligne. Cela ne veut pas dire, à l’état actuel des choses, qu’il ne pouvait pas louer un avion. Mais, il faut qu’il y ait une harmonie entre la réalité du pays et la mise en œuvre de son ambition. Du côté de Souaré, il y a une recette de la connaissance du pays, de la modestie et de la conscience pour le pays, chez Kouyaté tout cela faisait défaut.

Avez-vous un commentaire sur l’arrivée d’Alpha Ibrahima Kéira comme ministre secrétaire général à la présidence ?

Monsieur Kéra est un homme d’Etat qui n’a jamais fait l’objet d’une poursuite judiciaire ou de condamnation pénale à une peine infamante ou afflictive. Dans un Etat de droit, tant qu’un homme n’a pas été invalidé par une condamnation pénale il ne peut pas être invalidé pour l’exercice d’une fonction publique. Deuxièmement, c’est un homme que Conté connaît pour l’avoir déjà employé et puis, il y a des relations humaines évidentes qui lient les deux hommes. On ne peut pas imposer au chef de l’Etat, comme premier collaborateur direct, quelqu’un qu’il n’aime pas. Etre ministre secrétaire à la présidence, c’est s’ouvrir tous les dossiers de la Nation. Ecoutez, on peut faire dire au peuple ce que l’on veut. Je ne jette pas la pierre à Kéira, il a une formation qui peut lui permettre de réussir. Il faut le juger à la tâche. S’il gère bien les affaires, on va l’applaudir et si c’est le contraire et bien qu’il s’attende à des critiques. Ça aurait pu être un Monsieur Kaba, Diallo, Bangoura ou Guilavogui, tant qu’il n’est pas invalidé par un acte judiciaire évident, il a le droit d’occuper n’importe quelle fonction.

Propos recueillis Aly Badara Condé
Source:L’Indépendant, partenaire de www.guineeactu.com et Africaguinee.com

Rubrique: Interview date: 18-Aug-2008 à 17:58:17 :

Africa Guinee 19/08/2008

Tag(s) : #Politique
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