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Le mardi 12 février, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a convié les partis politiques de l’opposition et de la majorité présidentielle, la commission électorale nationale indépendante (ceni) à une rencontre dans la salle de conférence de son département. A l’ordre du jour, les questions liées aux préparatifs des prochaines législatives.

Dans la salle de conférence du ministère en charge des élections, les invités avaient répondu presque complet à l’appel de Dr. Mamadou Beau Kéita. Quelques minutes après l’installation des délégués des partis politiques, le président de la commission électorale nationale indépendante Sékou Ben Sylla de la Société civile fait son entrée. Il salut à coup de petites tapes amicales quelques représentants des partis. Une façon pour lui, sans doute, de rassurer quant à sa volonté de mener à bien sa mission. Après que le quorum ait été atteint, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité fera son entrée.
Et Dr. Mamadou Beau Kéita de prendre la parole pour son mot d’ouverture des travaux. Il informe aussitôt que le Test Pilote portant sur le choix des fournisseurs des équipements informatiques a effectivement eu lieu les 23 et 24 janvier dernier. Par la suite, selon lui, il a été procédé à la consolidation des données de saisie par les trois fournisseurs et à l’évaluation technique des solutions proposées par chacun d’eux par les évaluateurs composés des techniciens du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité , des représentants de la ceni, de l’unité technique de gestion du projet, de l’Union européenne etc.

A l’issue de cette évaluation, il a été constaté que les kits des trois fournisseurs convenaient tous au contexte guinéen. Toutefois, précise Dr. Beau Kéita, la recommandation d’attribution du contrat à un des fournisseurs devra être approuvée par le comité consultatif des achats à New York, siège du programme des Nations Unies pour le développement (pnud). Aux côtés du ministre, le président de la commission électorale nationale indépendante. Ben Sékou Sylla a informé l’auditoire de la mise en place des 5 commissions. Dont les commissions information ; formation ; logistique et juridique. Leurs responsables sont désignés, complète t-il. Ils ont déjà élaboré leurs budgets. Lesquels, selon Ben Sékou, sont aujourd’hui sur la table du ministre en charge des Finances Dr. Ousmane Doré.

Mais déjà, les partenaires financiers ont annoncé leur part de contribution au budget électorale. Le président de la ceni citera nommément la cedeao pour un montant de 500 mille euros, 100 mille euros pour chacune des ambassades de France et d’Allemagne, et 200 mille dollars pour l’ambassade des Etats-Unis. Seulement, Ben Sékou Sylla a quelques soucis. Il souhaite que certains donateurs qui entendent appuyer son institution, se conforment aux procédures de mise à disposition telles que définies par nos lois. Allusion faite au pnud dont les conditions de décaissement et d’utilisation des fonds sont souvent jugées contraignantes. Il prépare aussi des correspondances qu’il devra faire déposer aux partis le mercredi 13 février. Ces correspondances visent, dit-il, à permettre à son équipe d’avoir une idée sur la situation des démembrements en vue de la représentativité des partis politiques dans les structures préfectorales et sous/préfectorales de la ceni.

Au finish, le président de la ceni a rassuré de sa détermination à répondre au maximum possible aux aspirations des populations. S’en suivra le compte-rendu des travaux de la commission ad hoc chargée d’élaborer un projet de chronogramme des législatives. Composée des représentants du ministère de l’Intérieur, de la ceni, des partenaires du processus électoral dont l’Union européenne et le pnud, la commission a examiné entre autres questions, le calendrier indicatif de livraison des kits, la période d’enrôlement des électeurs, et les contraintes techniques.
La commission, vu les contraintes de tous genres, a déduit qu’il était en l’état actuel des préparatifs matériellement impossible d’organiser des législatives crédibles à la date du 29 comme juin préalablement prévue. Elle a finalement retenu la période allant du 23 novembre au 14 décembre. Cependant, le rapporteur précise que cette date pourrait elle-même, être compromise si des conditions techniques et matérielles ne sont pas réunies y compris l’opérationnalisation de la ceni.

Dans les débats, des leaders politiques ont diversement réagi par rapport à ce compte-rendu. Ibrahima Condé du PSDG pense qu’il faut d’abord boucler le financement du budget électoral. A propos, le ministre Beau Kéita a informé que le budget global s’élève à 100 milliards de gnf. L’UFD lui tient vaille que vaille à la tenue des législatives d’ici à la fin de cette année. Quant au représentant du PLG, il ne s’oppose pas au bouclage du budget de la ceni, mais il appelle de tous ses vœux au financement des partis politiques pour qu’ils soient au même moment sur le terrain. Pour sa part, le secrétaire général par intérim du PUP (parti au pouvoir) Dr. Sékou Konaté estime que l’idéal est d’avoir une assemblée multipartite à la date du 02 octobre prochain comme ce fut le cas en 1958. Puisqu’il est sûr au moins que cette fois-ci, les prochaines échéances ne seront boycottées par aucun parti. De l’autre côté, Tidiane Traoré du RPG plaide pour le maintien du 29 juin pour organiser le scrutin legislatif. D’autant plus que pour lui, le premier ministre a déjà indiqué que le financement n’était pas un problème à même de reporter le scrutin. ‘’Les experts des bailleurs sont des Africains comme nous, ils ne sont jamais pressés. Plus on reporte le scrutin, plus ils gagnent des perdiems…’’ lâchera Tidiane Traoré. Qui ajoute qu’il ne faut pas aussi donner le temps aux forces opposées au changement de troubler le cours normal des choses. Pour terminer, faute de consensus autour de la date proposée, le ministre a instruit le comité ad hoc d’aller rediscuter afin d’arrêter une nouvelle date.

La prochaine rencontre avec les partis devrait se pencher sur cette question. A noter qu’aucune grosse légume de l’opposition excepté Jean Marie Doré n’était présente. En attendant, dans les coulisses, les différentes parties impliquées dans le processus s’accusent de traîner les pas. A quelle fin? Mystère !


Ismaël K. Camara
Le Diplomate Guinée
19/02/2008

Tag(s) : #Politique
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