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La problématique de la préséance suscitait jusqu''à ce soir des débats entre le Premier ministre, qui bénéficie de larges pouvoirs en vertu des accords du 27 janvier 2007, approuvés par un décret présidentiel (qui a donné la valeur légale notamment à la Lettre de mission du Premier ministre) et le Secrétaire général de la Présidence de la République, qui vient d''acquérir de larges pouvoirs (comme le contrôle de l''action gouvernementale) en vertu du décret du 5 décembre 2007.

Au moment donc où plus d''un Guinéens commençaient à mettre en doute l''originalité du décret du 5 décembre dernier restructurant les départements ministériels, le conseil des ministres vient de "se prononcer". A la télévision nationale, Justin Morel Junior n''a pas attendu "la grande édition" de 20h 30. Au Journal télévisé de 19h, le ministre de la Communication et des nouvelles technologies de l''information a lu son compte rendu du Conseil des ministres.
Hormis les différentes communications de certains ministres, le Porte parole du gouvernement a rapporté, dans sa rubrique "divers", que le Conseil des ministres, "parlant des décrets de restructuration et ceux de la Commission nationale électorale récemment signés, a félicité le Secrétaire Général de la présidence pour le travail accompli"...

Ainsi, le Conseil des ministres, s''il en était besoin, a avalisé les deux décrets et s''est même réjoui (pour avoir félicité le SG de la Présidence) de leur contenu. Pourtant, les Guinéens étaient encore nombreux, avant cette déclaration officielle du Porte parole du gouvernement, à "soupçonner" une "manipulation" du décret de restructuration des départements ministériels. "Le décret est-il le bon ?" s''est interrogé ce matin un Journal de la place.

En effet, avec le contenu de l''article 178 de son dernier décret, le Général Lansana Conté a pratiquement "transféré" au Secrétaire général de la Présidence de la République la quintessence des "pouvoirs" qu''il avait "confié" au Premier ministre.

Car, est-il besoin de le rappeler, c''est en vertu des dispositions que lui confère l''article 39 de la Loi Fondamentale (Constitution guinéenne) que le président de la République avait "accepté" de déléguer une partie de ses pouvoirs à un Premier ministre, chef du gouvernement, après les sanglants troubles sociaux de janvier 2007. Ceci est d''ailleurs mentionné dans le procès verbal de négociation signé le 27 janvier par l''inter centrale, le patronat, le gouvernement et la médiation.

Seulement, après le décret du 5 décembre 2007, dont le Conseil des ministres vient de saluer la signature, il est à se demander quels pouvoirs pourraient "revenir" au Premier ministre ! Surtout que l''article 204 de ce décret, comme tous les textes légaux qui ont force de loi, dispose, entre autres, que "Le présent décret... abroge toutes dispositions antérieures contraires...".

Bref, dans un éventuel duel entre la Présidence de la République et la Primature, force est de constater que la première pourrait se sentir mieux "armée", légalement parlant. Et quand on sait que Sam Mamadi Soumah, le Secrétaire général de la Présidence de la République, n''est pas une personnalité à se laisser marcher sur les pieds, on comprend la "surprise" chez certains confrères qui n''ont pas hésité à titrer "Kouyaté se suicide" et rappeler en même temps "l''influence" qu''avait Fodé Bangoura lorsqu''il était à la place de Sam Soumah, dans un passé récent... Plus pessimistes, certains citoyens déplorent aujourd''hui "le sacrifice des acquis du changement par des opportunistes".

Nouhou Baldé
Guinée-conakry

Tag(s) : #Politique
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