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du rassemblement démocratique étaient prémédités, selon Human Right Watch




Ce jour-là, les soldats de la junte au pouvoir ont ouvert le feu contre les manifestants, provoquant la mort d'au moins 150 personnes, et ont violé des dizaines de femmes. Selon la junte arrivée au pouvoir par un putsch en décembre 2008 après la mort du dictateur Lansana Conté, la répression de cette manifestation a fait 57 morts.


Le leader de la junte, Moussa Dadis Camara, a attribué les violences à des éléments "incontrôlés" de l'armée, mais dans son rapport, Human Rights Watch cite des témoins ayant vu des officiers haut gradés présents dans le stade où se produites les violences.


Selon HRW, qui a enquêté sur place pendant dix jours, les "bérets rouges" de la garde présidentielle ont bloqué les entrées du stade avant de l'investir, ouvrant immédiatement le feu en rafales d'AK-47 contre les manifestants sans défense. Nombre de personnes paniquées sont mortes écrasées en tentant de fuir, d'autres ont été abattues alors qu'elles tentaient d'escalader les murs d'enceinte.


Les soldats ont alors immédiatement commencé à violer des femmes à l'intérieur du stade et à l'extérieur, suggérant que tout était organisé. Les viols se sont ensuite poursuivis pendant plusieurs jours, ajoute HRW, qui estime qu'il s'agissait de terroriser les opposants au régime putschiste.


Des dizaines de femmes ont été enlevées dans le stade, ainsi que dans les dispensaires médicaux où les blessés étaient soignés. Elles ont été emmenées à bord de véhicules militaires et enfermées dans des villas où, des jours durant, elles ont été violées en réunion par des hommes en uniforme.


"Il est impossible que le gouvernement puisse continuer à laisser entendre que ces décès étaient en quelque sorte accidentels", dénonce Georgette Gagnon, directrice Afrique à HRW. "Il s'agissait clairement d'une tentative préméditée de réduire au silence les voix d'opposition".


Selon Corinne Dufka, chercheur sur l'Afrique à HRW, les viols collectifs semblaient planifiés car ils ont débuté simultanément dans différents lieux: sur la pelouse du stade, dans les toilettes, dans un bâtiment annexe et sur les terrains de basket adjacents. Certaines des victimes en sont mortes.


"Le niveau, la fréquence et la brutalité des violences sexuelles qui ont eu lieu pendant et après la manifestation suggère fortement qu'elles faisaient partie d'une tentative systématique de terroriser et humilier l'opposition, pas juste des actes isolés de soldats voyous", ajoute le rapport.


Un dirigeant de l'opposition a raconté qu'il avait vu un groupe de soldats en train de violer une femme, lui enfoncer une baïonnette dans le vagin. Il était alors emmené hors du stade par le lieutenant Abubakar "Toumba" Diakite, commandant d la garde présidentielle et aide-de-camp de Camara. "Le Lieutenant Toumba était juste à côté de nous et a tout vu, mais il n'a rien fait pour arrêté les viols", a déclaré ce dirigeant, sous le couvert de l'anonymat.



Mardi, l'Union européenne a annoncé des sanctions contre 42 membres de la junte. De leur côté, les syndicats guinéens ont appelé à une grève générale mercredi à la mémoire des victimes.


"Nous, les femmes de Guinée, sommes blessées dans notre âme et humiliées par les événements du 28 septembre. Une journée du souvenir nous fera du bien, mais ne guérira jamais les blessures ouvertes par ces viols", a déclaré la militante Diaraye Haidara.

Source: Associated Press

  Rubrique: Dossier du Jour  date: 28-Oct-2009 à 11:30:01  :
Tag(s) : #Politique
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