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A propos de l'article paru dans La Lance n° 687 Colonel Baldé n'a pas comparu et concernant l'attentat contre Capitaine Dadis Camara, le 3 décembre 2009, au Camp Koundara, il est écrit à la page 3, ceci :''On dit que le Colonel Baldé aurait appelé le chef de la junte, pour lui dire que Toumba était venu libérer les militaires détenus au PM3, qu'il était également de ceux qui épaulaient le Capitaine Dadis dans l'assaut contre les positions de Toumba et son commando dans le camp Koundara. Qu'il s'en sorte de la canonnade sans la moindre égratignure...

'' Par rapport à cela, un commissaire de police qui préfère (pour le moment) garder l'anonymat, nous donne sa version des faits :

''Jeudi 3 décembre 2009. vers 16h, le Lt Toumba Diakité, accompagné de certains de ses éléments, faits irruption au bureau du chef d'Etat-major de la gendarmerie nationale. Il demande avec insistance au Colonel Baldé de libérer ses hommes détenus au PM3. Celui-ci lui oppose un refus courtois, mais ferme. Furieux, le lieutenant est sorti du bureau en claquant la porte ; à peine s'il n'a pas voulu tirer sur le colonel. Sans désemparer, il se dirige au PM3, où une altercation se passe entre lui et le colonel Ballamou. Il lui porte violemment la main avant de libérer ses éléments de la prison. Informé de l'événement, le chef d'Etat-major de la gendarmerie, avec le calme serein qu'on lui connait, a préféré ne pas téléphoner au Capitaine Dadis Camara, à cause de son tempérament impulsif et expéditif. Il décide lui-même de se rendre au camp Alpha Yaya pour lui faire le compte rendu. Il trouvera que le capitaine Dadis est déjà au bain de la situation par le biais de Joseph Makambo, qui l'avait informé plus tôt. Donc, c'est un capitaine Dadis très furieux, dans tous ses états d'âme que le colonel Baldé a trouvé dans son bureau et qui a décidé de se rendre lui-même au camp Koundara''.

Le colonel Baldé va tout de même lui dire ceci : « Mon Président, je vous suggère de convoquer un conseil de crise constitué par les Etats-majors de l'armée, pour les instruire de ramener Toumba par tous les moyens ».

Rien n'y fait, le capitaine Dadis ne veut rien entendre d'autre. Il s'embarque dans un véhicule 4x4, en traitant le colonel Baldé de tous les noms d'oiseaux. Celui-ci exaspéré et hors de lui-même, n'a d'autre choix que de suivre le capitaine contre son gré. A 17h, le chef de junte escorté de bérets rouges, débarque au camp Koundara contre toute attente. Il toise Toumba qui était assis paisiblement sur une chaise.


Il lui dit en face : Qu'est-ce que tu es en train de faire comme ça ? Président, répond Toumba : Je suis ton petit bien sûr, mais le problème entre nous, est que tu écoutes les menteurs (il montre du doigt le chef d'état-major de la gendarmerie, colonel Ibrahima Baldé). Le colonel irrité, lui demande qui sont ces menteurs ? Le capitaine Dadis dit en criant : Personne n'a la parole !

Le temps de vouloir foncer sur Toumba, celui-ci se lève et tire sur sa tête, ce qui le met à terre. Au second tir à bout portant, Makambo s'y est interposé et il en succombera; le chef de la junte venait de se faire rattraper par son imprudence, en se rendant sans précaution au camp Koundara et en défiant tout le monde, à commencer par ses propres amis.

Au même moment le Lt Beugré, commandant du camp, contourne le colonel Baldé pour l'assommer à l'aide de son arme par deux fois. Une balle mortelle qui lui est destinée, atteint malheureusement un pauvre soldat non loin. Dans cette rude épreuve, le colonel Baldé ne saura pas quand et comment le chef de la junte, atteint à la tête, a quitté les lieux.

Quand il a retrouvé sa lucidité, il apprendra que Dadis a été transporté au camp Samory. Il s'y rendra pour constater que Dadis a déjà rejoint le camp Alpha yaya pour des mesures préventives.

A 18h, après avoir commis sa forfaiture, le Lt Toumba disparaitra dans la nature. Depuis, c'est la chasse à l'homme. Mais partout où Toumba est signalé par les rumeurs, c'est un RAS.

Ainsi le colonel Baldé prenant son courage avec tous les risques, ordonne de boucler le centre-ville de Kaloum jusqu'au pont 8 novembre, avec instruction de fouiller tous les véhicules en direction de la banlieue. Ensuite, il retrouve au camp Alpha Yaya d'autres officiers avec lesquels il organise les dispositifs de sécurité jusqu'à l'aéroport, dans la perspective d'une éventuelle évacuation du chef de la junte.

De ce qui précède. Le colonel Baldé n'a point téléphoné au président Dadis. Aussi, on ne saurait douter de sa loyauté, lorsqu'il a échappé à la mort par miracle. C'est sur ses instructions pertinentes que les gendarmes ont appréhendé le lieutenant Beugré et son groupe à la frontière de Pamélap. Ces derniers conduits à Conakry pour être interrogés par la gendarmerie, seront interceptés par des groupes de bérets rouges pour le camp Alpha Yaya, où ils seront exécutés sans aucune forme de procès. Certainement pour empêcher la manifestation de la vérité.

Comme quoi la conspiration se trouvait au niveau de la garde présidentielle qui n'était constituée que des éléments fidèles à Toumba.

Propos recueillis par BANF pour La Lance La Lance n° 689 du 21 avril 2010
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