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Un décret portant restructuration du gouvernement guinéen a été signé par le Président de la République, le vendredi 13 juin 2008 au soir. Le gouvernement passe ainsi de 22 à 36 départements avec la création de plusieurs ministères et l’éclatement de beaucoup d’autres comme: l’éducation qui passe à trois départements, les affaires étrangères en deux, l’intérieur et la sécurité en deux, l’habitat, l’urbanisme et les travaux publics en deux, la jeunesse, des sports et de la culture en trois, l'agriculture et l'élevage en deux, le commerce, tourisme et artisanat en trois.

Et curieusement le département de la communication et des novelles techonologies de l'iformation, reste intact. D'où une certaine réserve quand à l'intention du Premier Ministre à faire un travail conséquent et sérieux. Surtout que ce département a été annoncé pour un de ces larrons, depuis l'arrivée de Souaré à la Primature. En plus de celui-ci, des noms de certains caciques de son propre camp agacent l'opinion à la moindre prononciation.

Mais on n'est pas à la publication de la liste de ces hauts fonctionnaires qui marquera certainement un tournant décisif dans la gouvernance de Souaré.
En attendant de connaître les noms de ces futurs ministres dont le nombre était initialement annoncé aux alentours de 30 personnes, la rue s’inquiète déjà sur cette pléthore de départements (budgétivores) et attend surtout de connaître qui sera où au moment où la Guinée est traversée par une crise sans précédant.

Ce gouvernement pourrait très largement modifier la donne surtout au niveau du budget voté pour l’année en cours et qui était très contraignant, compte tenu de la faiblesse de la marge de manœuvre, vu le gap de près d’une centaine de milliards que le l'équipe sortante devrait combler.

Les guinéens ont toujours en mémoire la formation du gouvernement mort-né de Cellou Dalein Diallo en avril 2005, un acte qui l’avait coûté son poste « limogé pour faute lourde ».

L’on croyait que la sagesse aurait prévalu pour permettre à Dr Ahmed Tidiane Souaré d’éviter de tomber dans la même farce des ambitions polico-politiciennes, liées à des intérêts inavoués.

De sources confidentielles, des proches de la primature, Souaré butterait sur les ambitions de Cellou Dalein qui s’activerait à imposer à son ami, qu’il avait élevé au rang de ministre, trois ans plutôt, ses hommes de mains à des postes sensibles et déterminants pour sa prochaine candidature.

Dans le même ordre, son poulain Tibou Camara qui tient les rênes du CNC, serait acquis pour le département de l’information et de la communication. Et l’enfant de Dalein caresse l’idée de voir le reste de sa troupe occuper les portefeuilles de la jeunesse, de la pêche (où il aurait des actions en sommeil datant de son passage) et surtout de la ligue islamique ; un ministère dont l’influence auprès de la notabilité fortement religieuse n’est point à démontrer. S’il réussi à imposer son idée au Chef de l’État, ce département serait gardé à un homme de main de Cellou Dalein Diallo, en la personne d’Elhadj Mamadou Saliou Baldé, député dissident de l’UPR, a ajouté une autre indiscrétion.

Et pour qu’elle raison ?

Premièrement : la même source indique que ce serait l’occasion d’engranger des dividendes mais surtout de légitimer son message au près de la jeunesse et de la notabilité, qu’il a semblé perdre, depuis la tentative manquée de son OPA sur l’UPR, dirigée par Ousmane Bah.

D’ailleurs, Cellou Dalein et Tidiane Souaré, dans une profonde complicité auraient décidé d’accorder un poste diplomatique à Mme Assiatou Bah, à condition qu’elle arrive à brader l’UPR au profit de l’UFDG. La promesse aura été faite à cette dame de devenir la future représentante diplomatique de la Guinée au près des Nations Unies, dès l’aboutissement du projet, qui consistera à placer Cellou Dalein à la tête d’une formation politique fortement ethnique dans l’unique but d’assouvir ses ambitions. Et elle a reçu pour consigne de ne jamais reculer dans ses bravades.

Deuxièmement : L’autre casse-tête que s’est crée Dr Ahmed Tidiane Souaré, c’est son intention d’ignorer ses bienfaiteurs au profit de son ami. La présence dans le gouvernement des personnes comme Maître Boubacar Sow, Youssouf Diallo, qui lui auraient refusé leur allégeance ; ou encore les représentants venant du parti présidentiel et même de l’opposition, annoncés à la tête de certains départements stratégiques, serait mal appréciée par l’homme du 5 avril 2005, dans ses calculs de succéder à Lansana Conté. Le désir d’œuvrer pour le départ du ministère des Finances de Dr Ousmane Doré ou de Saïdou Diallo du Contrôle économique et financier, n’est plus caché selon une autre source confidentielle.

La suppression de ce dernier département du jargon gouvernemental serait une des propositions clés que Dr Souaré aurait partagées avec son allié.

Une équation d’inconnues avec pratiquement peu d’espoir de voir aboutir pour le successeur de Lansana Kouyaté que les syndicats avaient lâché, avant de tenter de faire semblant d’insister sur le respect des accords tripartites, le 22 mai pour demander le départ sans condition de l’ancien ministre d’État de l’enseignement supérieur et des Mines, cité comme l’un des principaux prédateurs de l’État et chassé par l’insurrection populaire de 2007.

Ce sont entre autres des points de reproche que l’entourage du Chef de l’État aurait découvert dans le projet de décret du nouveau PM, qui a répété pourtant partout depuis sa nomination il y a trois semaines, « avoir les mains libres » pour former son gouvernement.

Troisièmement : Ses proches parents renommés d’une grande respectabilité, craignant une réaction populaire contre lui à l’annonce de son équipe, auraient conseillé au nouveau locataire de la primature, de soumettre au Président de la République son gouvernement, et au cas où l’homme de Wawa serait tenté de faire des amendements, de lui déposer sur la table sa lettre de démission.

C e qui écarte la thèse de toute implication « incommodante » de ceux qui sont cités comme « clan présidentiel » ou qu’il qualifierait lui-même comme « les caciques du système », amenés à se résigner pour ne pas servir de détonateur d’une situation qualifiée d’explosive par les observateurs.

A ce niveau, à en croire certaines indiscrétions, l’un des proches de Conté, à savoir Kassori Fofana, cité ces derniers temps à plusieurs reprises comme pressenti dans le gouvernement de Souaré, aurait décidé de s’abstenir, vu les nombreuses critiques dirigées contre sa personne par des gens qu’il prenait pour amis, jusqu’à une date récente.

Et du coup, la composition du gouvernement reste plus que jamais préoccupante pour l’opinion, qui s’ennuie déjà des blocages observés au sein de l’administration, accentués par le limogeage de Lansana Kouyaté.

Va-t-il suivre ce conseil décisif et sincère de ses parents ou bien choisira t-il d’obéir aux instructions de son ancien patron ?
Les prochains jours nous édifierons, c’est en tout cas à juste raison si le marabout blanc prédit à Dr Tidiane Souaré « un règne de courte durée à la tête du gouvernement»

De toute évidence, le nouveau patron de la primature est sur le point de perdre sa crédibilité aux yeux de l’opinion pour la quelle, il passe bon an mal an comme l’un de ceux qui ont contribué à rendre difficiles les conditions de vie des guinéens, par le pillage systématique des ressources du pays et des deniers publics.

SOURCE: Abdallah Baldé
iNFOGUINEE.COM
Tag(s) : #Politique
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